Communiqué du Stendhal

Communiqué des membres du collectif le Stendhal, expulsé vendredi par la Mairie de Paris fraîchement élue.

 

Expulser illégalement des gens pour laisser un bâtiment vide ? Est-ce là la politique que la ville entend mener ?

 

Alors que nous étions dans notre nouveau domicile du 15 de la rue du docteur Potain dans le 19e depuis plus de 5 jours*, la Mairie de Paris, propriétaire du bâtiment, a donné l’ordre (sic) à la police d’évacuer les habitants.

 

Ce bâtiment public était inoccupé depuis 2006 et aucun projet n’y est prévu pour l’instant, la ville n’étant qu’au stade de la concertation avec les habitants.

Lorsque les CRS sont arrivés en ce vendredi pluvieux, aucun papier n’a été fourni, aucune raison n’a été clairement donnée, rien que le bruit des bottes : ah, des squatteurs ! On s’en fiche de la loi, alors !

 

Nous fûmes expulsés sans possibilité de récupérer certaines de nos affaires précieuses à la vie de tous les jours (canapés, frigo, ballon d’eau chaude, table, matelas..).

 

Nous n’avons rien fait d’illégal, aucune preuve, ni aucune convocation à l’issue de nos auditions.

 

Nous avons juste eu le tort de tenter d’occuper paisiblement un bâtiment public afin de le rendre au quartier et ses habitant-e-s en proposant salles de réunion et de répétition, ateliers participatifs (vélo, arts plastiques, sérigraphie…), magasin gratuit, labo photo, après-midis crêpes et jeux de plateau… Une atteinte intolérable à l’ordre public !

 

Nous interpellons les pouvoirs publics et Madame Hidalgo : Quelle est donc la raison pour laquelle, en dépit du droit, vous avez ordonné à la police de nous expulser ? Entre l’AMAP, le magasin gratuit et les crêpes à prix libre, qu’est-ce que le Stendhal a pu vous faire pour que vous n’ayez pas l’humanité de laisser un collectif paisible et ouvert sur le voisinage occuper un bâtiment dont vous-même n’aurez pas l’usage avant des années ? Alors que nous avons toujours été ouvert au dialogue et que nous avons prouvé par le passé notre implication dans la vie de quartier, pourquoi n’avoir même pas daigné nous rencontrer avant d’envoyer les forces de l’ordre nous expulser ?

 

* Nous possédons des preuves de notre présence depuis plus de 5 jours que nous avons remis dès jeudi à la police du 19e (police que nous avons décidé d’appeler de nous-mêmes, témoignant de notre bonne foi) : photos horodatées et géolocalisées ‘Digiposte’ certifiées légalement ; témoignage & reportage de Laurence Geai, journaliste à l’Agence Nur qui nous a suivi durant toute l’occupation du bâtiment ; attestations de toutes les personnes qui sont venues nous voir lors de l’occupation.

 

Voir l’article original sur le site du Stendhal.