LE BOHELLEC COUPE L’ELEC !
Le vendredi 28 juillet, avenue Maxime Gorki à Villejuif, des employés d’EDF accompagnés par un groupe des policiers municipaux ont coupé sans aucun pré-avis l’électricité de « la Gendarmerie ». Ce bâtiment est occupé depuis décembre 2015 par une trentaine de personnes, précaires, handicapées et des familles avec enfants. Plusieurs des habitants ont ensuite été contrôlés devant chez eux par la police, qui affirmait « Nous travaillons pour la mairie ! »
Il y a un an la mairie avait déjà été débouté devant les tribunaux d’une demande d’expulsion, au motif qu’elle n’est pas le propriétaire du site. Aucun projet n’étant encore prévu pour ce site du conseil général, les habitants ne sont pas sous le coup d’une procédure d’expulsion. Pourtant, il y a quelques jours la mairie a invité Bouygues Immobilier à s’installer à « La Gendarmerie » comme base de chantier pour la construction d’un projet d’habitation de luxe sur la parcelle mitoyenne. Les habitants ont naturellement refusé, mais ont accepté que l’entreprise accède à son arrivée électrique pour brancher leurs machines. C’est suite à cela que les agents d’EDF accompagnés de la police municipale ont pu sectionner les câbles d’alimentation, rendant difficile la reconnexion.
La ville de Villejuif, qui s’est lancée dans une série de grand projets immobiliers privés (http://www.leparisien.fr/villejuif-94800/la-zac-aragon-la-vitrine-du-futur-villejuif-a-l-heure-du-grand-paris-28-04-2016-5751663.php), utilise tous les moyens pour complaire aux promoteurs. Cette coupure est un nouvel épisode dans une longue série de coups de force. Citons dans un périmètre de 50 m. le garagiste d’en face qui a été expulsé la semaine dernière, ou deux familles avec plusieurs
enfants qui ont été mises à la rue cet hiver en laissant à peine le temps de ramasser leurs affaires.
Le commissariat de police a refusé d’entendre les habitants qui dénonçaient cette coupure illégale, et qui met en danger notamment les enfants en bas âge et les personnes dont le traitement doit être maintenu au frais.
Ni le dépôt de plainte, ni la main courante n’ont donc été enregistrés, au motif que les habitants sont sans droits ni titre.
Ainsi la police nationale couvre les agissements des agents municipaux.
Il est important de rappeler qu’à la Gendarmerie, une association accueille des personnes en grande précarité. Certaines y trouvent un endroit où dormir, manger, prendre une douche chaude ; des parents isolés peuvent y accueillir leurs enfants, et des personnes fragiles y trouvent une stabilité. Il s’agit là de besoins auxquels la collectivité a du mal à répondre. Pourtant, la politique du maire, Franck Le Bohellec, semble privilégier la promotion immobilière de standing.
Cette coupure brutale d’électricité laisse présager d’une expulsion illégale et sans préavis.
Les habitant-es de La Gendarmerie