TÉMOIGNAGE, de Prunus – entité invisible et non identifiée d’un collectif bien vivant – Avril 2016.
« Je les suis depuis 2 ans maintenant. Cette troupe de déterminés fonctionne en groupe, femelles, mâles, jeunes, vieux, papiers, pas de papiers, dentés et édentés, travailleurs et galériens, asociaux et assoiffés de contacts, faiseur de vaisselle et phobique du balai, politisés et nanti… Impossible de les décrire de façon général, par contre je peux vous dire ce qu’ils ont en commun.
Ils occupent des bâtiments inexploités et laissés vides par des propriétaires jouant avec la spéculation, prisonnier d’un système administratif engluant leur propres projet ou inaptes à gérer des parcs de biens trop large. Ce collectif, je le vois s’agiter tous les jours : ils me fatiguent rien qu’à les regarder. Vous devriez les voir récupérer dans toute la ville et réparer ce que la plupart des gens jettent pour racheter. Ça construit, imagine, installe. C’est un joyeux bordel, mais ils ne comptent que sur eux et ne demandent rien.
Je vois bien que la masse ne regarde pas leur initiative d’un bon œil. Car la propriété est la base d’une société capitaliste et une raison valable d’exploiter et de diviser les gens : ils vous vendent un espace de vie privilégier dans lequel vous enfermer après une journée de travail loin de la collectivité et de l’interaction.
Je les ai entendus parler de ce FESTIVAL DES OUVERTURES UTILES. Et j’ai voulu témoigner de ce boulot, de cette énergie et du temps passé à construire leur espace de vie pour le partager. Comme je vous disais, ca fait deux ans que je les suis, alors j’expose leur travail d’aménagement en photos, vidéos et autres supports. Pour que les critiques qu’ils reçoivent se heurtent enfin à la réalité de leur investissement. Ils dérangent ces gens de 18 à 62 ans, avec ou sans dents, avec ou sans papiers, avec ou sans envies artistiques mais avec une détermination de vivre selon leur morale en répondant à leurs besoins.
Passez le 22 mai à La Petite Maison et voyez donc le boulot qu’ils déploient. L’expo je l’ai appelée : SQUAT IS NOT A CRIME. Faut le dire. «