BREF HISTORIQUE
L’ »intersquat » existe un peu partout, en Europe et en France. Mais force est de constater que les différentes initiatives se sont souvent heurtées à d’inévitables embûches. Les chartes, la structuration (hiérarchisation…), l’institutionnalisation, l’instrumentalisation et la récupération (personnelle, politique ou répressive) des initiatives et des lieux sont autant d’enjeux sensibles.
Difficile donc de se démarquer et d’éviter de s’auto piéger. Pour évoluer vers un dispositif plus souple, plus fluide et mieux adapté aux différents projets des acteurs (citadins ou ruraux), il faudra pourtant savoir contourner les obstacles.
Parfois créés autour d’axes politiques (autonomes, anarchistes, libertaires, autres…), artistiques ou sociaux, ces expérimentations ont connues des échecs, et de belles réussites.
L’EXPERIENCE PARISIENNE
En 2005, les personnes, les acteurs de différents lieux ou collectifs parisiens et d’Ile de France se sont rencontrés autour de certaines valeurs :
– le respect de chaque entité, de ses choix organisationnels et identitaires. En bref, l’acceptation de la singularité de chacun (squat, lieux de création, de production artistique ou culturelle, subventionnés ou non, groupes informels, collectifs hors les murs …)
– La libre adhésion à l’inter squat. Chacun conservant l’entière maîtrise de son rythme et de ses objectifs.
– Le refus de tout dogme, de toute domination. Le dénie de toute hiérarchie.
Ce qui a permis de :
– mutualiser nos expériences et connaissances (en matière de droit, de politique locale ou sociale, d’organisation…) sur l’évolution d’un lieu, depuis son ouverture jusqu’à sa fermeture.
– nous connaître les uns les autres, pour être plus performants et solidaires face aux difficultés parfois rencontrées
– cerner les problèmes, les besoins, les objectifs de chacun : notre place dans la cité (et ailleurs!).
– Penser à la création d’un réseau régional, puis français et regarder un peu vers nos amis européens pour mettre en commun les objectifs personnels et collectifs d’acteurs locaux, nationaux et supranationaux.
L’OUVERTURE EUROPEENNE
En 2008, nous avons réalisé deux FOU (Festival des Ouvertures Utiles), en mai et octobre. Nous avons également rencontré le squat 123 à Bruxelles. Enfin, une équipe est allée visiter un lieu à Rome, une autre à Barcelone et à Berlin. Nous nous sommes réunis et avons travaillé en commun, toujours dans le respect de nos valeurs communes et individuelles.
PROJET ROME
L’objet de ce texte est de nous permettre de créer un festival européen des lieux de vie, squats et autres collectifs associatifs, 16-17-18 octobre 2009 à ROMA (Italia). C’est suite à notre visite à Rome en novembre dernier que l’idée d’organiser un rassemblement, en partenariat avec nos amis italiens s’est formé.
Le but de cette rencontre est de consolider un réseau européen, qui aurait pour objectifs :
– De connaître et de comprendre les différents contextes sociaux et politiques de nos pays respectifs.
– De favoriser la circulation des personnes, des idées et des moyens.
– De permettre une harmonisation, un partage et une mutualisation des outils à mettre en œuvre notamment face à la montée irréversible du National Libéralisme, la production croissante de « dommages sociaux économiques » collatéraux ou de l’éradication de citoyens autogérés « gêneurs et dérangeants ».
– De faire émerger les politiques ascendantes culturelles, sociales ou de santé, pour permettre aux personnes et aux collectifs d’interpeller les pouvoirs en place pour que les Etats-Unis d’Europe ne soient pas une prison blanche et inhumaine.
– De créer un moment de production artistique, un festival de network, une occasion pour se confronter sur la scène internationale et représenter ses propres expériences et productions.
Concrètement, un groupe de travail s’est constitué pour l’organisation et la réalisation de cette rencontre européenne.
Nous souhaitons dans un premier temps prendre contact avec le maximum de lieux en France et en Europe pour :
– Expliquer notre mode opératoire
– Proposer aux différents collectifs, réseaux ou squats de participer à l’organisation et à l’animation de la prochaine rencontre de Rome
Ces données seront la base de notre organisation pour le festival européen. Il devrait s’articuler autour de quatre pôles :
– Organisation de forums et ateliers, créations de textes et outils
– Organisation des scènes et lieux de production artistique
– Gestion matérielle et administrative
– Communication avant, pendant et après ce premier festival interactionniste.