Rassemblement contre la loi ELAN, mercredi 19 septembre devant le SĂ©nat

Cet appel est paru le 13 septembre sur le site de squat!net.

 

Dans son ELAN, la RĂ©publique (en) marche sur la gueule des pauvres.

 

Le projet de loi ELAN (Évolution du logement et amĂ©nagement numĂ©rique) vise Ă  rĂ©former le droit immobilier. Il a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© au Conseil des ministres en avril 2018, discutĂ© Ă  l’AssemblĂ©e nationale et au SĂ©nat depuis.

 

Il prĂ©sente plusieurs mesures anti-pauvres, dont une est particuliĂšrement horrible: l’article 58 ter.

 

Cet amendement a Ă©tĂ© ajoutĂ© par la droite LR (Les RĂ©publicains), il est spĂ©cifiquement anti-squat et vise, en termes juridiques, Ă  mettre au mĂȘme niveau l’occupation de logements vides (laissĂ©s Ă  l’abandon depuis plusieurs mois, parfois depuis des annĂ©es) et la violation de domicile (c’est-Ă -dire l’introduction dans un logement oĂč des personnes habitent), celle-ci Ă©tant rĂ©primĂ©e aujourd’hui par une expulsion immĂ©diate sans jugement et une condamnation allant jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amende.

 

Pour l’instant, les juges doivent dĂ©cider des Ă©ventuels dĂ©lais avant expulsion pour les squatteur-euse-s entrĂ©-e-s dans des lieux laissĂ©s vides par leurs propriĂ©taires, mais pas d’illusion, la loi est trĂšs claire: le droit de propriĂ©tĂ© passe avant le droit au logement. L’expulsion est systĂ©matiquement dĂ©cidĂ©e par les juges.

 

Jusqu’à maintenant, le squat n’est pas pĂ©nalisĂ©. Il n’est pas supposĂ© mener en prison, et constitue une solution de secours pour des gens qui sans ça seraient Ă  la rue (faut-il rappeler que selon la Fondation AbbĂ© Pierre il y a en France plus de quatre millions de personnes mal-logĂ©es ?).

 

En mettant au mĂȘme niveau l’occupation de bĂątiments vides et abandonnĂ©s et la violation de domicile, ce projet de loi chercher Ă  punir celles et ceux qui sont dans une impasse Ă©conomique et sociale. Et en ne faisant plus la part des choses entre des pratiques d’occupation qui n’ont pas grand-chose Ă  voir entre elles, on peut se demander si les parlementaires veulent inciter Ă  ce que les squatteur-euse-s ne fassent pas la part des choses non plus
 Effectivement, si s’installer dans un domicile meublĂ© avec tout le confort, contrats d’eau et d’élec’ en cours, n’est pas moins risquĂ© pĂ©nalement que d’occuper un bĂątiment vide et laissĂ© Ă  l’abandon, alors quoi ?
 Messieurs-dames les dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs, sĂ©natrices, on va occuper vos domiciles principaux ! C’est ça que vous voulez ?

 

Cette proposition de loi est insensĂ©e. Ce qu’elle provoquerait si elle Ă©tait appliquĂ©e, c’est encore plus de logements vides, et encore plus de gens Ă  la rue. Sachant que dans ce pays il y a dĂ©jĂ  plus de logements vides que de gens Ă  la rue, qui nous expliquera le bon sens de cette proposition de loi ?

 

Si on suit bien leur logique, cette loi devrait mener beaucoup plus de gens en prison, alors que les taules sont dĂ©jĂ  surpeuplĂ©es. Mais on tentera sĂ»rement de nous rassurer en nous disant que des projets de construction de nouvelles prisons arrivent tout bientĂŽt
 IntĂ©ressant projet que celui de mettre des pauvres Ă  la rue, puis en prison simplement pour avoir essayĂ© de dormir sous un toit.

 

Le 19 septembre, une commission mixte paritaire (composĂ©e de sept sĂ©nateurs et sept dĂ©putĂ©s) se rĂ©unira au SĂ©nat, Ă  Paris, dans le but d’éviter un nouveau passage du texte devant l’AssemblĂ©e et donc d’accĂ©lĂ©rer la mise en application de la loi ELAN, et potentiellement de l’article 58 ter.

 

La RĂ©publique En Marche et Les RĂ©publicains semblent avoir en commun la haine des pauvres et l’amour des inĂ©galitĂ©s sociales. Les politicien-ne-s en gĂ©nĂ©ral, dĂ©putĂ©s, sĂ©nateurs et autres, ne font pas partie de celles et ceux qui galĂšrent pour se loger. La plupart d’entre eux partagent le privilĂšge de possĂ©der chacun-e plusieurs logements, tandis que nous autres n’en possĂ©dons aucun. Si nous ne squattons pas, nous devons nous ruiner pour nous loger, et remplir un peu plus les poches de gens qui ont dĂ©jĂ  beaucoup plus d’argent que nous. C’est la logique du capitalisme, y compris dans un « État social » comme la France. Alors que les politicien-ne-s, bourgeois-es de leur Ă©tat, protĂšgent leurs privilĂšges, ce n’est guĂšre Ă©tonnant.

 

Mais quand mĂȘme
 La majoritĂ© LREM (La RĂ©publique En Marche) va-t-elle se soumettre aux desiderata de l’opposition de droite LR en faisant appliquer leur article 58 ter ? La suite, au prochain Ă©pisode


 

La loi ELAN est une raison supplémentaire de se révolter et de vouloir en finir avec ce systÚme capitaliste qui détruit la planÚte et bousille nos vies.

 

Non Ă  l’article 58 ter, non Ă  la loi ELAN dans sa totalitĂ©, non Ă  la justice de classe !

 

RASSEMBLEMENT CONTRE LA LOI ELAN
MERCREDI 19 SEPTEMBRE 2018, À 12H30
DEVANT LE SENAT, EN HAUT DE LA RUE DE TOURNON, PARIS VIe
MÉTRO ODÉON OU RER LUXEMBOURG

 

(On restera jusqu’à la fin de la « commission mixte paritaire », qui peut durer plusieurs heures
)

 

Septembre 2018
Des squatteur-euse-s et des galérien-ne-s du logement de Paris-banlieue
Contact: personne@@@squat.net

 

Post-scriptum: ce texte est focalisĂ© sur l’aspect anti-squat du projet de loi ELAN, mais la loi ELAN dans son ensemble prĂ©sente d’autres points critiquables et problĂ©matiques, notamment l’article 40 bis qui permet la rĂ©siliation du bail de plein droit, et donc possiblement l’expulsion de toute une famille locataire, lorsque l’un-e des habitant-e-s d’un logement a Ă©tĂ© condamnĂ©-e pour usage ou trafic de stupĂ©fiants. Pour plus d’infos, voir le texte du DAL38.

 

Enfin, d’autres mobilisations auront lieu ces prochains jours contre la loi ELAN :

15/19 : Angers

18/09 : Lille, Grenoble, Montpellier, Rodez, Toulouse, Bordeaux, Limoges, Nantes, Rennes

 

[Télécharger le tract en PDF pour recto-verso A5.]
Manif 19 septembre 2018 - Recto

 

Manif 19 septembre 2018 - Verso

Loi anti pauvres, anti squat et anti logement : STOP Ă  la loi ELAN !

Pour manifester contre la loi ELAN et la criminalisation des squats,
RDV le samedi 1er septembre à 15h à la sortie du métro Saint Jacques !

 

Dans le cadre de la loi logement ELAN, qui contient de nombreuses mesures « anti-pauvres » le SĂ©nat a votĂ© la criminalisation des occupants sans titre des « locaux Ă  usage d’habitation » (squatters, locataires et sous locataires non dĂ©clarĂ©s, victimes de marchands de sommeil…)

 

Le sĂ©nat a surfĂ© sur un mythe dĂ©magogique : celui qui veut faire croire Ă  une armĂ©e de squatteurs qui menacerait les propriĂ©taires vacanciers ou hospitalisĂ©s. Dans ces hypothĂšses, la loi permet dĂ©jĂ , et depuis longtemps, l’éviction quasi immĂ©diate du domicile d’autrui.

Les nouvelles facultĂ©s d’expulsion s’attaqueront Ă  d’autres : celles et ceux qui, pour se mettre Ă  l’abri, vivre sous un toit et maintenir leur dignitĂ©, s’installent dans des locaux vacants, parfois vides depuis plusieurs annĂ©es. Ces immeubles vides ne sont le « logement » de personne, pas mĂȘme du propriĂ©taire en titre, mais ils deviendraient plus protĂ©gĂ©s que le droit de chacun de ne pas ĂȘtre Ă  la rue. Expulsables sans jugement, ni dĂ©lai, les occupants seraient aussi passibles d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende.

 

D’autres prĂ©caires seront emportĂ©s au passage : les personnes logĂ©es ou hĂ©bergĂ©es par des propriĂ©taire sans scrupule ou des marchands de sommeil qui, sans contrat, ne pourront jamais prouver leur bonne foi.

 

La France compte 3 millions de logements vacants et la loi de rĂ©quisition reste inappliquĂ©e. Le nombre de sans abri, d’expulsions sans relogement ou de demandeurs HLM atteint des records historiques. Alors que les loyers continuent Ă  augmenter, les APL sont rĂ©duites et les aides Ă  la construction de HLM sont supprimĂ©es.

 

De plus en l’état des dĂ©bats, la loi ELAN prĂ©carise durement les locataires du privĂ©, aggrave l’accĂšs au logement des personnes en situation de handicap, rĂ©tablit les sanctions financiĂšres contre les locataires, autorise la destruction sans jugement des maisons dans les quartiers informels en Guyane et Ă  Mayotte. Elle permet d’expulser plus rapidement les familles endettĂ©es les moins riches ou lorsque l’un de ses membres consomme des stupĂ©fiants, elle marchandise le logement social et vient servir la vĂ©nalitĂ© des spĂ©culateurs et les intĂ©rĂȘts des investisseurs et des grands propriĂ©taires …

 

La loi ELAN pourrait ĂȘtre dĂ©finitivement adoptĂ©e dĂšs septembre, il y a urgence !

 

Nous demandons le retrait, dans la loi ELAN :

  • de l’articles 58 ter (anti squat) qui piĂ©tine le combat centenaire des mal logĂ©s, des associations, de l’AbbĂ© Pierre et de nombreuses personnalitĂ©s,
  • de toutes les mesures anti-pauvres ou qui aggravent la crise du logement 


Premiers signataires : DAL, Sortir du Silence, Syndicat de la Magistrature, United Migrants, Union Syndicale Solidaires…

Criminalisation des squats : la loi Élan nous trompe Ă©normĂ©ment

Quelques éléments pour mieux comprendre pourquoi les discussions en cours sur la loi Elan concernent de prÚs les squatteuses et les squatteurs.

 

Article publié le 11 juillet 2018 sur Paris-Luttes.Info

 

Le projet de loi sur l’évolution du logement, de l’amĂ©nagement et du numĂ©rique, dite « Loi Elan », est en discussion au SĂ©nat ce mois de juillet. Ce savoureux texte contient de nombreuses Ă©volutions contre lesquelles il serait utile et nĂ©cessaire de se mobiliser. Parmi elles, un Ă©lĂ©ment passĂ© inaperçu devrait faire bondir tous les squatteurs et squatteuses.

 

La Fondation AbbĂ© Pierre a menĂ© l’enquĂȘte et rĂ©digĂ© en juin 2018 une note instructive qui retrace la galerie des horreurs des diffĂ©rentes tentatives de criminaliser le squat ces derniĂšres annĂ©es. Extrait de l’introduction :

Les rĂ©cents dĂ©bats parlementaires, dans le cadre du projet de loi ELAN, autour de onze amendements proposĂ©s par divers dĂ©putĂ©s, visant Ă  modifier la lĂ©gislation relative Ă  l’occupation sans titre de la propriĂ©tĂ© d’autrui, tĂ©moignent d’une volontĂ© de mettre Ă  mal des avancĂ©es obtenues en matiĂšre de lutte contre le mal-logement. 
Ces amendements [
] qui s’inscrivent dans la lignĂ©e de plusieurs propositions de loi sur le mĂȘme sujet, proposent, entre autre, d’élargir la notion de violation de domicile, dĂ©jĂ  lourdement sanctionnĂ©e, pour aller vers une pĂ©nalisation de l’occupation de la propriĂ©tĂ© immobiliĂšre d’autrui. 
Alors qu’un arsenal juridique complet est dĂ©jĂ  Ă  disposition des propriĂ©taires souhaitant rĂ©cupĂ©rer la jouissance de leur bien, certains dĂ©putĂ©s n’hĂ©sitent pas Ă  instrumentaliser des faits divers marginaux pour proposer des textes qui contreviendraient dangereusement aux droits et libertĂ©s constitutionnellement garantis.

Regardons maintenant de plus prĂšs, dans le texte actuellement dĂ©battu au SĂ©nat, l’amendement n°567 dit « amendement Daubresse » – du nom de ce charmant dĂ©putĂ© qui mĂšne depuis plusieurs annĂ©es une guerre personnelle contre les squats. 
Il propose de remplacer en toute discrĂ©tion dans un article du Code PĂ©nal et dans un autre de la loi DALO le mot « domicile » par « local d’habitation » [dĂ©tail ici].

 

Un changement anodin ? Certainement pas ! Un ami féru de droit nous aide à y voir plus clair. 
Un « domicile » est une notion juridique relativement prĂ©cise. Il s’agit soit d’une rĂ©sidence, qu’elle soit principale ou occasionnelle, soit de locaux d’entreprise s’ils sont encore occupĂ©s, mĂȘme ponctuellement [*]. En revanche, un « local », cela dĂ©crit Ă  peu prĂšs tout et n’importe quoi, et mĂȘme un lieu non couvert comme un terrain.

 

GrĂące Ă  ce subtil tour de passe-passe linguistico-juridique, squatter une friche ou un bĂątiment laissĂ© vacant depuis des annĂ©es Ă  des fins de spĂ©culation immobiliĂšre pourrait ĂȘtre sanctionnĂ© pĂ©nalement de la mĂȘme maniĂšre que s’introduire dans l’appartement d’un.e de vos potes : un an d’emprisonnement, et 15 000 euros d’amende.

 

Alors à vos pieds de biche !

 

[*] Et oui, contrairement Ă  ce que l’on pense souvent, la violation de domicile concerne aussi les locaux d’entreprise encore en activitĂ©. Pour ne donner qu’un exemple mĂ©diatique, 9 militant.es de Greenpeace avaient ainsi Ă©tĂ© mis en examen pour violation de domicile aprĂšs avoir pĂ©nĂ©trĂ© au sein d’une centrale nuclĂ©aire… https://www.greenpeace.fr/nucleaire-merci/

Occuper un bùtiment vacant ne doit pas devenir un délit pénal

A l’heure ou sous le prĂ©texte d’une remise a plat des lois relatives aux logements, une partie des parlementaires et le gouvernement veulent lĂ©gifĂ©rer sur le « problĂšme des squats », il nous apparaĂźt important de mettre les choses au clair tant sur la rĂ©glementation existante que sur les avantages pour la sociĂ©tĂ© de ce mode d’habitation.

 

Cette tribune a été publiée le 9 juillet 2018 sur Mediapart.

 

Il existe des milliers de mĂštres carrĂ©s de logements vacants, et pourtant des personnes, au moins 140 000, n’ont d’autres choix que de vivre dans les rues. Certaines s’introduisent dans des bĂątiments vacants ou des terrains inoccupĂ©s pour se mettre Ă  l’abri.

 

Dans le cadre du vote de la loi Elan, diffĂ©rents amendements et propositions de loi proposent, entre autres, d’élargir la notion de violation de domicile, dĂ©jĂ  lourdement sanctionnĂ©e, pour aller vers une pĂ©nalisation de l’occupation de la propriĂ©tĂ© immobiliĂšre d’autrui. Alors qu’un arsenal juridique complet est dĂ©jĂ  Ă  disposition des propriĂ©taires souhaitant rĂ©cupĂ©rer la jouissance de leur bien, certains parlementaires n’hĂ©sitent pas Ă  instrumentaliser des faits divers marginaux pour proposer des textes qui contreviendraient dangereusement aux droits et libertĂ©s constitutionnellement garantis, en particulier le droit au logement. Soyons clairs, certains veulent faire croire qu’un squatteur peut faire irruption dans votre salon, vous voler la tĂ©lĂ©commande et s’installer chez vous. C’est totalement faux. Le droit actuel se trouve ĂȘtre trĂšs protecteur face Ă  la violation de domicile. Cette fake news vise uniquement Ă  pĂ©naliser la majoritĂ© des occupations qui se font dans des bĂątiments ou terrains dĂ©sespĂ©rĂ©ment vacants, souvent pour de tristes raisons spĂ©culatives.

 

Se mettre Ă  l’abri, mettre Ă  l’abri les siens, sa famille, ses enfants, dans un bĂątiment vacant, un terrain inoccupĂ©, ne doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un dĂ©lit pĂ©nal. Il en va du respect de la dignitĂ© humain.

 

Le rĂ©seau Intersquat de Paris Île-de-France rassemble 23 lieux, squat ou ancien squat ayant obtenu une convention d’occupation prĂ©caire, et bien d’autres existent Ă©galement en-dehors de ce rĂ©seau. Ces lieux rĂ©pondent avant tout Ă  l’urgence et permettent Ă  de nombreuses personnes prĂ©caires de disposer d’un toit. Selon une Ă©tude rĂ©alisĂ©e dans 30 squats par MĂ©decins du Monde, l’hĂ©bergement dans ces lieux reprĂ©sentent plus de 200 000 nuitĂ©es par an. Et il n’est pas rare que les services sociaux, devant la saturation des dispositifs d’hĂ©bergement, orientent des personnes vers nos lieux de façon informelle.

 

Au-delĂ  de l’hĂ©bergement d’urgence, il est utile de rappeler ici d’autres impacts positifs que ces espaces amĂšnent dans les quartiers oĂč ils se situent : soutien au secteur de la crĂ©ation, Ă©vĂ©nements culturels accessibles Ă  tous, actions locales (ateliers de rĂ©paration de vĂ©lo, coiffeur Ă  prix libre, shiatsu, Ă©crivain public, accĂšs au droit, distributions alimentaires d’invendus et AMAP, jardinage
), pratique sportive populaire (boxe, danse
) ou encore sensibilisation aux enjeux environnementaux (jardinage, agriculture urbaine, rĂ©emploi
). À cette liste, il faut rajouter la richesse des Ă©changes tissĂ©s, que ce soit de maniĂšre informelle ou dans le cadre de projets, par la diversitĂ© des personnes qui les frĂ©quentent. Enfin, ces lieux peuvent ĂȘtre crĂ©ateurs d’emplois : ainsi, la Petite Rockette, ancien squat devenu ressourcerie, emploie dĂ©sormais plus de 20 personnes.

 

PlutĂŽt que de pĂ©naliser des personnes qui tentent simplement de s’en sortir face Ă  la violence de la sociĂ©tĂ© française actuelle, il serait judicieux de trouver les moyens de mettre un terme au vrai scandale : celui de bĂątiments laissĂ©s volontairement vides alors que des personnes meurent dans la rue.  Pour cela, le rĂ©seau Intersquat Paris vous interpelle aujourd’hui : attention Ă  ne pas lĂ©gifĂ©rer Ă  la hĂąte par effet d’aubaine politique, car cela aura des consĂ©quences humaines et sociales dramatiques.

 

Dans tous les cas nous le disons haut et fort : les squats ne sont pas ce que vous croyez. Et pour vous en rendre compte par vous-mĂȘme, venez visiter un de nos lieux. Vous risquez d’ĂȘtre surpris !

 

L’article 226-4 du code pĂ©nal punit l’introduction dans le domicile d’autrui Ă  l’aide de manƓuvres, menaces, voies de fait ou contrainte, ainsi que le maintien dans le domicile qui peut suivre. Lorsque ces faits sont constatĂ©s de maniĂšre flagrante au sens de l’article 53 du code de procĂ©dure pĂ©nale, l’évacuation forcĂ©e est possible, permettant l’arrestation des auteurs de l’infraction ; l’occupant lĂ©gitime peut ainsi rĂ©cupĂ©rer l’usage de son domicile.

L’Appel du FOU !

> English version here

 

Afin de célébrer le dixiÚme anniversaire du Festival des Ouvertures Utiles, le FOU, le réseau Intersquat Paris vous invite pour un rassemblement international du 4 au 10 juin. Une opportunité de se retrouver entre squatteureuses du monde entier pour un grand festival autogéré.

 

Le FOU est habituellement un Ă©vĂ©nement assez artistique, durant lequel la plupart des squats du rĂ©seau ouvrent leurs portes et organisent tour Ă  tour des Ă©vĂ©nements. Pour les dix ans, nous nous organisons diffĂ©remment. En raison de l’état actuel du monde, nous aimerions axer la convergence de cette annĂ©e sur la lutte anti-capitalisme et la lutte contre les mĂ©canismes d’oppressions. Nous souhaitons Ă©galement mettre en lumiĂšre diffĂ©rents actes de rĂ©sistance, et mettre en pratique les changements que nous dĂ©fendons afin de lutter contre un systĂšme dĂ©passĂ© et toxique.

 

Le festival durera une semaine et incluera un programme d’expositions, des tables rondes, des discussions et des prĂ©sentations, ainsi que des projections, concerts, performances.

 

Ceci est un appel Ă  nous rejoindre et Ă  prendre une part active dans l’organisation du FOU et dans la mise en place d’un rĂ©seau international. Nous dĂ©sirons ouvrir un espace libre oĂč l’échange, la parole, l’apprentissage, seraient possibles dans le plus grand respect. Afin d’en apprendre plus sur les squats, en France, en Europe, dans le monde, de partager nos expĂ©riences, nos luttes, nos problĂ©matiques, nos mĂ©thodes de rĂ©sistance
 Bref, l’intelligence collective au service du combat pour un monde meilleur.

 

Vous ĂȘtes chaleureusement invitĂ©s Ă  nous contacter par email Ă  progfou18@riseup.net. Nous sommes ouvert-e-s Ă  toutes vos propositions, suggestions, envies, que vous voudriez inclure au programme du FOU. Durant la semaine du festival, des espaces libres seront Ă©galement prĂ©vus, pour des temps d’improvisations spontanĂ©es.

 

Camarades et ami-e-s sont bienvenu-e-s, afin de venir nous aider Ă  prĂ©parer le festival, s’installer en amont, cĂ©lĂ©brer ensemble cette semaine de partage et de lutte, et pourquoi pas demeurer avec nous pour continuer le combat. Il est tout Ă  fait possible de s’organiser afin de permettre Ă  des participants venus de loin de rester sur place. Et rappelez vous
 Plus il y a de FOU, plus on rit !

 

FOU 2018

 

Merci Ă  Eloise Girard pour la magnifique affiche !

Soutien Ă  la ZAD !

L’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes a commencĂ© ce lundi 9 avril.

 

L’aprĂšs-midi se finit dans un bocage asphyxiĂ© par les gaz lacrymogĂšnes aprĂšs dĂ©jĂ  de longues heures de rĂ©sistance face Ă  la destruction d’habitats et fermes de la zad. Au moins 9 lieux de vie collectifs ont pĂ©ri, avec leurs divers habitats particuliers brisĂ©s, leurs ateliers en miettes, leurs jardins piĂ©tinĂ©s : planchettes, planchouette, lama fĂąchĂ©, noue non plu, youpiyoupi, jessie james, phare ouest, chĂšvrerie, 100 noms…

 

L’offensive du gouvernement contre la Zad vise Ă  dĂ©truire la possibilitĂ© de vies alternatives.

 

Des manifestations sont prévus en région parisienne.

Tenez-vous informé sur Paris-Luttes.info.

 

Ne nous laissons pas faire ! La ZAD vivra !

 

Plus d’info :

 

En avril, protégeons la ZAD de NDDL !

Invitation sur la Zad dĂ©but avril – Ils ne nous dĂ©couvriront pas d’un fil !

 

Le gouvernement a annoncĂ© aprĂšs l’abandon du projet d’aĂ©roport qu’il lancerait des opĂ©rations d’évacuation des lieux de vie de la zad de notre-dame-des landes Ă  partir du 31 mars. Petit poisson d’avril ? Pas dit : la prĂ©fecture a confirmĂ© encore rĂ©cemment ces intentions belliqueuses. Le dĂ©but du mois prochain pourrait donc ĂȘtre agitĂ© et d’emblĂ©e, nous entendons dans ces menaces un appel Ă  nous rassembler.

 

L’ensemble du mouvement a affirmĂ© qu’il s’opposerait Ă  toute expulsion de celles et ceux qui ont su protĂ©ger ce bocage et souhaitent continuer Ă  y vivre. Les appels Ă  s’organiser pour des rĂ©actions immĂ©diates dans la rĂ©gion et partout ailleurs sont plus que jamais d’actualitĂ©. Sur la zad, au moment oĂč l’Etat cherche Ă  tout casser, nous allons continuer Ă  construire les structures collectives et habitats de ce territoire d’expĂ©rimentation et de luttes.

 

Nous invitons en ce sens Ă  un premier temps fort fin mars dĂ©but avril afin d’ĂȘtre nombreux.ses sur place et prĂȘt.e.s Ă  se mobiliser. Ce sera aussi l’occasion de prendre le temps de renouer des liens entre nous, avec les comitĂ©s, avec d’autres luttes et de penser l’avenir.

 

Plus d’informations dans l’appel publiĂ© sur zad.nadir.org.

Le CSA d’Ivry menacĂ© d’expulsion

Depuis fin mai 2017, une cinquantaine de personnes habitent au Vaydom, centre social autogĂ©rĂ© Ă  Ivry. La rĂ©quisition de ce bĂątiment appartenant au CrĂ©dit Mutuel a permis de mettre Ă  l’abri des familles, des prĂ©caires, des sans-papiers, tout en accueillant de multiples activitĂ©s : cours de français, boxe collective, capoeira, rĂ©cup-distrib, cinĂ©ma, rĂ©unions et dĂ©bats politiques, info-kiosque militant, cantines populaires tous les dimanches…

 

Le 31 octobre dernier, le tribunal d’instance d’Ivry avait accordĂ© aux habitants un dĂ©lai d’un an, ce qui leur permettait de rester dans les lieux jusqu’Ă  mars 2019. Ce dĂ©lai permettait d’apporter une certaine stabilitĂ© pour tou·te·s les habitant·e·s en grande prĂ©caritĂ© et de les laisser souffler. Malheureusement, le propriĂ©taire a fait appel de la dĂ©cision et le dĂ©lai a Ă©tĂ© drastiquement rĂ©duit. Les habitant·e·s et leurs enfants risquent dĂ©sormais de se retrouver Ă  la rue Ă  la rentrĂ©e prochaine, en plein dĂ©but d’annĂ©e scolaire.

 

En attendant, le combat continue. N’hĂ©sitez pas Ă  passer au Vaydom, notamment lors des cantines populaires tous les dimanches soir. C’est au 37 rue Marceau Ă  Ivry-sur-Seine. Vous pouvez aussi les contacter par courriel : csa-ivry@riseup.net

 

Vous trouverez plus d’information dans cet article de Paris-Luttes.Info.

 

Vaydom

ArmĂ©s de masses, de haches, de disqueuses et d’une pelleteuse, vingt personnes ont saccagĂ© le squat de la RĂ©crĂ©

En matiĂšre de squat comme dans d’autres cas en Ă©tat de droit d’aucun n’est censĂ© se faire justice soit mĂȘme et encore moins d’en infliger les peines. Le 14 fĂ©vrier au matin, vingt personnes ont cependant dĂ©barquĂ© dans un squat installĂ© depuis trois mois Ă  Aubervilliers. Ils Ă©taient armĂ©s de masses, haches, disqueuses et mĂȘme d’une pelleteuse. Pendant que certains coupaient les cadenas laissant accĂšs Ă  la pelleteuse, d’autres ont sautĂ© les murs d’enceintes et sont entrĂ©s de force dans le bĂątiment. Ils ont attaquĂ© les espaces d’habitation et d’ateliers et tout saccagĂ© sur leur passage. Vous pouvez voir l’étendu des dĂ©gĂąts sur cette vidĂ©o ou ces images. Ils sont revenus vendredi et ont arrachĂ© les fusibles alimentant le bĂątiment en Ă©lectricitĂ©.

 

Les assaillants ont frappĂ© plusieurs personnes du lieu et ont profĂ©rĂ© des menaces de mort.  Trois habitants ont dĂ» aller Ă  l’hĂŽpital. Les attaquants se dĂ©clarent comme faisant parti du Five, un Ă©tablissement voisin qui veut rĂ©cupĂ©rer le bĂątiment de la RĂ©crĂ© pour Ă©tendre son activitĂ© de football en salle. Selon leurs dires, ils sont locataires du lieu, bien qu’ils n’aient apportĂ© aucune preuve et qu’ils tenaient un discours diffĂ©rent lors des premiĂšres rencontres. En effet, ils n’en sont pas Ă  leur premiĂšre visite dans les locaux et savaient dĂ©jĂ  depuis plus de deux mois que les habitants avaient Ă©lu domicile dans ce bĂątiment. Ils auraient dĂ» entamer une procĂ©dure d’expulsion par voie lĂ©gale. Ils ont prĂ©fĂ©rĂ© se faire justice soi mĂȘme. C’est inadmissible. Nul n’est censĂ© ignorĂ© la loi dit l’adage et il n’y a que le droit qui exerce la loi.

 

Un des gĂ©rants du Five a Ă©tĂ© le plus violent des agresseurs. ArmĂ© d’un merlin – une hache pour dĂ©couper du bois – il a frappĂ© Ă  deux reprises un des habitants, dont une fois dans le dos. Les coups ont Ă©tĂ© donnĂ© heureusement depuis le cĂŽtĂ© masse du merlin, mais les sĂ©quelles auraient quand mĂȘme pu ĂȘtre grave. Il a ensuite donnĂ© deux coups de poing Ă  un autre habitant et l’a menacĂ© de mort. Une plainte a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e contre lui et il a passĂ© une journĂ©e en garde Ă  vue. EspĂ©rons que ses actions ne restent pas impunies. EDIT : trois jours aprĂšs, plusieurs personnes sont venues menacer un habitant, en lui disant qu’il y aurait des reprĂ©sailles s’il ne retirait pas sa plainte.

 

Lors du dĂ©pĂŽt de plainte, un agent de police a signifiĂ© aux squatteurs que c’était normal, qu’il Ă©tait Ă  Aubervilliers ici. La ville serait-elle un no-man’s land ? Bien que des agents de police soient arrivĂ©s dans les dix minutes qui ont suivi la prise d’assaut du squat, ce qui a permis d’Ă©viter le pire, ils ont conseillĂ© aux squatteurs de plier bagages. ApeurĂ©s et intimidĂ©s, certains sont partis, tandis que d’autres dorment toujours sur place et craignent pour leur sĂ©curitĂ©.  On se croirait dans un mauvais western, sauf que ce n’est pas une fiction et que c’est aujourd’hui plusieurs personnes qui se retrouvent Ă  la rue.

 

Depuis toujours, les propriĂ©taires ont eu recours Ă  des formes d’intimidations, que ce soit par la force, l’argent, ou encore la justice. Or, les propriĂ©taires sont dans l’obligation de suivre la procĂ©dure lĂ©gale et ne peuvent utiliser de telles pratiques. Il est important qu’une dĂ©cision judiciaire soit prise Ă  l’encontre de la sociĂ©tĂ© Five et de son gĂ©rant, responsable de cette agression.

 

Le phĂ©nomĂšne squat n’est pas nouveau Ă  Aubervilliers. Il est impĂ©ratif que la ville, les forces vives du milieu alternatif et les associations se mobilisent pour ne pas conforter les prĂ©jugĂ©s d’insĂ©curitĂ© et de violence associĂ©s Ă  Aubervilliers. Les installations de lieux culturels et associatifs est un vĂ©ritable poumon pour la ville. En tant que lieux de vie, les squats sont de vĂ©ritables laboratoires du vivre ensemble que les autoritĂ©s ne peuvent pas ignorer.

 

Attaque de la Récré

Attaque de la Récré : besoin de monde en urgence

La RĂ©crĂ© est un squat Ă  Aubervilliers qui s’est fait attaquer ce mercredi 14 fĂ©vrier.

 

Alors qu’ils sont sur place depuis trois mois, une vingtaine de personnes sont venu chez eux tout casser, avec batte de base ball, outils et mĂȘme un engin de chantier. Ils ont frappĂ© plusieurs personnes du lieu et ont profĂ©rĂ© des menaces de mort.

 

Les attaquants font tous parti du Five, un établissement voisin qui veut récupérer le bùtiment de la Récré pour étendre son activité de terrain de football en salle. Plusieurs de ces personnes ont été identifiés par les habitants. Ils ont porté plainte auprÚs du commissariat, mais il y a peu de chance que cela aboutisse. Pourtant, ils ont des preuves vidéos des menaces.

 

Vous pouvez voir l’Ă©tendu des dĂ©gĂąts sur cette vidĂ©o ou ces images.

 

Les intimidations ont malheureusement fonctionnĂ© et l’Ă©quipe de la RĂ©crĂ© est en train de dĂ©mĂ©nager. Ils n’ont pas envie que cela dĂ©gĂ©nĂšre et qu’un d’entre eux ou un invitĂ© termine Ă  l’hĂŽpital, voir pire.

Mais ce n’est pas fini. Vendredi, les malfrats sont revenus et ont arrachĂ© les fusibles alimentant le bĂątiment en Ă©lectricitĂ©. Les habitants ont peur qu’ils en profitent pour venir les attaquer dans la nuit.

 

Ils ont besoin d’aide dĂšs maintenant pour dĂ©mĂ©nager leurs affaires. Si vous avez, n’hĂ©sitez pas Ă  ramener une lampe torche ou frontale et des outils !

 

La Récré est au 46 rue des écoles à Aubervilliers.

La Maison Rose a besoin de vous !

Parce que trop d’adolescents sont abandonnĂ©s Ă  la rue
Parce que les conditions d’accueil en France ne sont pas Ă  la hauteur de la situation d’urgence
Parce que la majorité des refus de minorité sont infondés
Parce que les recours sont trop longs et sans assistance
Parce que leur quotidien est mĂ©connu du grand public et qu’il faut mĂ©diatiser cette rĂ©alitĂ© indigne
Parce que nous devons prendre nos responsabilités humaines et citoyennes.

 

Chaque jour à Paris arrivent de jeunes exilés. Peu importe les raisons de leur départ, ils sont ici, seuls et désorientés.
Une équipe de parisiens sensibles à la cause des exilés a donc investi un lieu vacant depuis plusieurs années pour les héberger : la Maison Rose.

 

Vous souhaitez aider le projet ? L’Ă©quipe de la Maison Rose a besoin de tous ces petits et gros objets pour que la maison fonctionne :

  • Lits superposĂ©s
  • Oreillers 
  • Draps simples
  • Serviettes de bain
  • DenrĂ©es non pĂ©rissables : PĂątes/Riz/Semoule
  • Huile/sucre/sel/thĂ© noir
  • CongĂ©lateurs
  • SĂšche linge
  • Bouilloires
  • Étendoirs Ă  linge
  • Ordinateurs pour des cours d’informatique

Si vous préférez les aider financiÚrement, voici le lien vers la cagnotte Leetchi.

 

Vous pouvez contacter l’Ă©quipe de la Maison Rose via leur compte Facebook.

Merci Ă  toutes et Ă  tous pour votre soutien, sans vous le projet n’existerait pas!

Expulsion des habitantes du 17-21 rue Ernest Savart

Ne faites pas confiance aux proprios et aux autorités

Article paru le 11 décembre 2017 sur squat.net

 

Samedi 9 dĂ©cembre 2017, en dĂ©but d’aprĂšs-midi, l’ouverture d’un nouveau squat a Ă©tĂ© rendue publique Ă  Montreuil, au 17-21 rue Ernest Savart.

 

Ce squat, oĂč s’étaient installĂ©es environ 25 femmes, dont la plupart sont des migrantes venant notamment de CĂŽte-d’Ivoire qui avaient Ă©tĂ© expulsĂ©es dĂ©but octobre du 30 rue Gambetta, Ă  Montreuil [1], avait pour objectif d’ĂȘtre Ă  la fois un lieu d’habitation et un lieu d’activitĂ©s publiques ouvertes Ă  toutes et tous.

 

Le tract reproduit ci-dessous explique plus en dĂ©tails la dĂ©marche des squatteuses, et notamment le fait que le tribunal administratif a condamnĂ© la Ville de Montreuil Ă  reloger les expulsĂ©es du 30 rue Gambetta. Mais la Ville ayant fait appel de la dĂ©cision, celles-ci restaient sans logement, d’oĂč cette nouvelle ouverture de squat


 

Samedi 9 dĂ©cembre, alors que la plupart des soutiens Ă©taient Ă  l’intĂ©rieur du bĂątiment avec les squatteuses, la police n’a pas tardĂ© Ă  se pointer. Une premiĂšre voiture de flics en uniforme, dont certains dĂ©cident de passer par-dessus le portail pour tenter de pĂ©nĂ©trer dans le bĂątiment occupĂ©. Mais celui-ci est suffisamment bien protĂ©gĂ© pour empĂȘcher cette intrusion malvenue. Quelques temps plus tard, ce sont deux reprĂ©sentant-es de l’UGECAM [2], organisme propriĂ©taire du bĂątiment, qui arrivent et s’étonnent de l’occupation de ce bĂątiment, pourtant laissĂ© Ă  l’abandon depuis de longs mois, au moins depuis l’ouverture de nouveaux locaux, place du GĂ©nĂ©ral de Gaulle, Ă  deux pas de lĂ  [3].

 

La directrice s’avĂšre pourtant assez rapidement conciliante et envisage mĂȘme un accord pour convention d’occupation, bail prĂ©caire ou autre. EntrĂ©e dans le bĂątiment avec des squatteuses pour constater que celui-ci est en parfait Ă©tat, elle dĂ©clare les yeux dans les yeux que pour elle « le cƓur l’emporte sur la raison », qu’ayant l’habitude des situations de dĂ©tresse dans son travail elle ne pourrait pas mettre Ă  la rue des femmes sans logement, surtout par le froid qu’il fait en ce moment, et que les occupantes pouvaient avoir l’assurance de rester au moins jusqu’à la fin de l’hiver. Certaines des squatteuses en avaient les larmes aux yeux de bonheur.

 

Une bien belle histoire, un scĂ©nario suffisamment rare pour ĂȘtre signalĂ©.

 

Mais malgrĂ© toute la sincĂ©ritĂ© qui peut transparaĂźtre dans les promesses lancĂ©es par les propriĂ©taires, comme par les politicien-ne-s ou tout-e reprĂ©sentant-e d’institution, les promesses n’engagent que celles et ceux qui y croient.

 

Le capital immobilier et potentiellement financier que reprĂ©sente la propriĂ©tĂ© privĂ©e s’oppose de fait Ă  l’accĂšs libre au logement. Ce sont deux rĂ©alitĂ©s qui s’affrontent.

 

Juste avant les 48 heures du constat d’occupation par les forces de l’ordre, en tout dĂ©but d’aprĂšs-midi ce lundi 11 dĂ©cembre, c’est avec dĂ©goĂ»t et colĂšre que les occupantes du 17-21 rue Ernest Savart ont vu dĂ©bouler les flics en nombre, pour expulser la bĂątiment, suite Ă  un « arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral ». Évidemment en l’absence de la directrice de l’UGECAM, qui a pourtant sa part de responsabilitĂ© dans cette dĂ©cision de mettre Ă  la rue 25 femmes deux jours aprĂšs leur avoir promis qu’elles passeraient l’hiver au chaud dans ce mĂȘme bĂątiment.

 

Finalement, la « raison » l’a emportĂ© sur le cƓur.
Le portefeuille et l’ordre l’ont emportĂ© sur l’entraide et la solidaritĂ©.

 

 

 

 

Notes:
[1] Plus d’infos sur Paris-Luttes.info et dans quelques articles du journal Le Parisien: « Montreuil : des femmes et des enfants Ă  la rue depuis une semaine » (13 oct. 2017), « Montreuil : la mairie assignĂ©e en justice par des squatteurs » (25 oct. 2017), « Montreuil : la mairie condamnĂ©e Ă  reloger les squatteurs de la rue Gambetta » (27 oct. 2017), « Montreuil : l’espoir d’un relogement s’éloigne pour les expulsĂ©s » (10 nov. 2017).
[2] Union pour la gestion des Ă©tablissements des caisses d’assurance maladie, prĂ©sentation historique de l’organisme ici.
[3] « L’UGECAM Ile-de-France inaugure son nouvel Ă©tablissement : l’Espace PĂ©diatrique Alice Blum-Ribes » (14 mars 2017, sur le site de l’UGECAM Ile-de-France).

Un an ferme pour une tentative d’ouverture de squat !

Le mardi 24 octobre, plusieurs camarades ont tentĂ© de rentrer dans une maison vide afin d’y Ă©lire leur domicile. La surveillance bourgeoise de la propriĂ©tĂ© privĂ©e ne cesse de se perfectionner et la maison Ă©tait Ă©quipĂ©e d’un systĂšme d’alarme. Tous les camarades ont rĂ©ussi Ă  prendre la fuite sauf l’un d’eux qui, restĂ© en arriĂšre, s’est fait arrĂȘter, et emprisonner…

 

Un soutien matĂ©riel, juridique, financier et moral est nĂ©cessaire Ă  notre camarade. Un collectif s’est rĂ©uni et va proposer diverses initiatives (page facebook, lien) et des discussions avec ceux qui subissent la mĂȘme violence rĂ©pressive, de la police, de la justice, et de la prison.

 

Une cantine aura lieu le samedi 9 dĂ©cembre Ă  partir de 12 h Ă  la cantine des PyrĂ©nĂ©es (77 rue de la Mare dans le 20e arrondissement de Paris) pour rĂ©colter de l’argent pour les mandats et payer les avocats. À 14 h, le collectif se rĂ©unira pour dĂ©cider des suites et en particulier des initiatives envisagĂ©es autour du procĂšs en appel Ă  venir.

 

Vous trouverez plus de détail sur cette sombre histoire ainsi que des moyens pour soutenir notre camarade emprisonné sur Paris-Luttes.info.

Squat’heure d’antenne a besoin de vous !

Salut Ă  toi la squatteuse,

Salut Ă  toi le squatteur,

 

Depuis 2 ans, une fois par mois (chaque 3e mercredi du mois, de 17h Ă  18h30 sur FM89.4 – Radio Libertaire), une petite Ă©quipe s’active Ă  rĂ©aliser cette Ă©mission, invitant des squatteurs pour parler de leur quotidien, de leurs rĂ©ussites, de leurs dĂ©boires, de leurs activitĂ©s et tout et tout !

 

Mais depuis 2 ans, la petite Ă©quipe s’est rĂ©duite et s’est essoufflĂ©e. Il n’y a pas eu d’Ă©mission depuis septembre dernier et l’Ă©quipe est prĂȘte Ă  rendre les clefs du local radio, si un nouveau souffle ne prend pas le relais !

Ce serait pourtant dommage qu’un crĂ©neau radio rĂ©servĂ© Ă  l’actualitĂ© des squats, des TAZ, des ZAD, cesse !

 

Aussi, si tu as toujours eu envie d’animer une Ă©mission de radio, de rĂ©aliser des reportages, de passer des disques, de faire de la rĂ©gie son, c’est le bon moment pour nous rejoindre JEUDI 26 OCTOBRE Ă  19h Ă  la Trockette (125 rue du Chemin Vert, MĂ©tro PĂšre Lachaise) et apporter toutes tes idĂ©es et ton Ă©nergie Ă  cette aventure qui mĂ©rite de perdurer.

 

En espĂ©rant que Squat’Heure d’Antenne retrouvera un second souffle grĂące Ă  vous, on vous espĂšre motivĂ© Ă  venir tchatcher du futur de cette Ă©mission de radio !

Et il poussera demain, des squats comme des petits pains.

 

Salutations anarshowradiophoniques,
L’Ă©quipe !

L’étĂ© des expulsions continue, l’AttiĂ©kĂ© en fait les frais

Aujourd’hui 17 aoĂ»t 2017, Ă  6h30 du matin, le centre social auto-organisĂ© et habitĂ© de Saint-Denis, l’AttiĂ©kĂ©, a Ă©tĂ© expulsĂ©, Ă  grand renfort de flics de tous poils, huissier, prĂ©sident et gestionnaire de la FĂ©dĂ©ration Française de Triathlon (propriĂ©taire du bĂątiment). Les habitant-e-s ont pu sortir sans arrestation et rĂ©cupĂ©rer certaines affaires. Le reste est parti dans un garde meuble dans une autre ville de la rĂ©gion parisienne et sera vraisemblablement rĂ©cupĂ©rĂ© dans les jours Ă  venir.

 

Les ancien-ne-s occupant-e-s du centre social AttiĂ©kĂ© se rĂ©uniront ce soir Ă  19h au square de Geyter. PrĂ©sence bienvenue et nĂ©cessaire pour gĂ©rer l’urgence. D’autres rendez-vous de soutien suivront.

 

De la tristesse, bien sĂ»r, face Ă  cette nouvelle qui tourne une page de quatre ans de luttes, d’occupations, de solidaritĂ© et d’amitiĂ©s, mais il reste encore tout un livre derriĂšre Ă  gribouiller ! Soyez prĂȘt-e-s, « show must go on ! »

 

Publié le 17 août 2017 sur Paris-Luttes.info et Squat!net.