Antigone, Le Monde est une Merveille

@ Au Clos Sauvage - 12 rue du Clos Bénard 93300 Aubervilliers

Le temps de notre fable, c’est l’après. Antigone est enterrée vivante, la porte de sa chambre funéraire vient d’être refermée. L’histoire a un peu changé, cette fois-ci elle est seule. Elle attend. Elle sait que ses dernière heures sont là. Alors comme un enfant qui imagine ses proches à son propre enterrement: elle se souvient, donne vie à ses souvenirs, danse avec eux, s’interroge sur son passé, sa famille, son histoire. Elle fantasme les paroles de ses proches, imagine ce qu’ils auraient dit sur leur tragédie familiale. Elle croise des fantômes et avec eux tente de comprendre pourquoi et comment ils en sont arrivés là pour pourvoir enfin accepter son point final à elle.

 

 

Le monde est en crise, cela fait longtemps. A chaque nouvelle génération, alors qu’elles viennent tout juste de poser un pied sur la terre, il est dit que le monde est sur le déclin, fini : « Circulez, ‘y a rien à voir ». On nous dit que les océans sont en train de mourir, qu’ils sont remplis de plastique, que l’air est pollué et cancérigène. Le cancer est devenu le mal du siècle, partout il s’infiltre: ce que nous mangeons, respirons, le sol sur lequel nous marchons. Que nous subissons une crise économique bien pire que la crise de 1929, etc. Et nous dans tout cela? Est-ce cela notre héritage? Un tas d’ordures immense que nous ne pouvons diminuer et sur lequel nous n’avons aucune marge de manœuvre? Et nous que transmettrons-nous aux générations suivantes? C’est dans ce contexte que je situe l’action d’Antigone. En me concentrant sur les enfants, j’essaie de questionner le fruit de l’héritage des générations passées ; comment tracer son sillon dans un monde considéré comme étant déjà mort? C’est une Antigone aux frontières de la vie et de la mort se refaisant en boucle des situations passées ou fantasmant sur ses proches, des évènements, des mots échangés, des étreintes, enfermée dans sa chambre funéraire, que je présente. En se refaisant et en fantasmant des évènements, elle questionne sa place, son monde, sa famille, le pouvoir, ce qu’on lui a laissé et dans lequel elle doit malgré tout poser son empreinte.

 

Mise en scène et création sonore : Jeanne Didier
Texte et Chorégraphie : Angèle Peyrade
Création Lumière : Lila Meynard
Musique : BAKOU (membre du collectif Alkemist Vertigo) Création vidéo: Clément Salzedo

 

Avec: Maxime Bizet, Thomas Bleton, Lucas Borzykowski, Alexandra d’Hérouville, Pénélope Lévy