Communiqué du Stendhal

Communiqué des membres du collectif le Stendhal, expulsé vendredi par la Mairie de Paris fraîchement élue.

 

Expulser illégalement des gens pour laisser un bâtiment vide ? Est-ce là la politique que la ville entend mener ?

 

Alors que nous étions dans notre nouveau domicile du 15 de la rue du docteur Potain dans le 19e depuis plus de 5 jours*, la Mairie de Paris, propriétaire du bâtiment, a donné l’ordre (sic) à la police d’évacuer les habitants.

 

Ce bâtiment public était inoccupé depuis 2006 et aucun projet n’y est prévu pour l’instant, la ville n’étant qu’au stade de la concertation avec les habitants.

Lorsque les CRS sont arrivés en ce vendredi pluvieux, aucun papier n’a été fourni, aucune raison n’a été clairement donnée, rien que le bruit des bottes : ah, des squatteurs ! On s’en fiche de la loi, alors !

 

Nous fûmes expulsés sans possibilité de récupérer certaines de nos affaires précieuses à la vie de tous les jours (canapés, frigo, ballon d’eau chaude, table, matelas..).

 

Nous n’avons rien fait d’illégal, aucune preuve, ni aucune convocation à l’issue de nos auditions.

 

Nous avons juste eu le tort de tenter d’occuper paisiblement un bâtiment public afin de le rendre au quartier et ses habitant-e-s en proposant salles de réunion et de répétition, ateliers participatifs (vélo, arts plastiques, sérigraphie…), magasin gratuit, labo photo, après-midis crêpes et jeux de plateau… Une atteinte intolérable à l’ordre public !

 

Nous interpellons les pouvoirs publics et Madame Hidalgo : Quelle est donc la raison pour laquelle, en dépit du droit, vous avez ordonné à la police de nous expulser ? Entre l’AMAP, le magasin gratuit et les crêpes à prix libre, qu’est-ce que le Stendhal a pu vous faire pour que vous n’ayez pas l’humanité de laisser un collectif paisible et ouvert sur le voisinage occuper un bâtiment dont vous-même n’aurez pas l’usage avant des années ? Alors que nous avons toujours été ouvert au dialogue et que nous avons prouvé par le passé notre implication dans la vie de quartier, pourquoi n’avoir même pas daigné nous rencontrer avant d’envoyer les forces de l’ordre nous expulser ?

 

* Nous possédons des preuves de notre présence depuis plus de 5 jours que nous avons remis dès jeudi à la police du 19e (police que nous avons décidé d’appeler de nous-mêmes, témoignant de notre bonne foi) : photos horodatées et géolocalisées ‘Digiposte’ certifiées légalement ; témoignage & reportage de Laurence Geai, journaliste à l’Agence Nur qui nous a suivi durant toute l’occupation du bâtiment ; attestations de toutes les personnes qui sont venues nous voir lors de l’occupation.

 

Voir l’article original sur le site du Stendhal.

MANIFestive contre les expulsions hivernales

Pour les camps, les « bidonvilles », les squats, les habitats et les habitants nomades, les ZADs et tous ceux que le pouvoir disqualifie, exclu, pénalise….


Mercredi 29 Janvier

Rendez-vous à 17h, Place de l’ODÉON
Puis rassemblement devant le Sénat, jusqu’à 22h

 

Un appel, à l’initiative de MDM, FAP et DAL, signé par plus de 40 associations et syndicats a été lancé, pour que cessent les expulsions en hiver et que soit rétablie et respectée la trêve hivernale pour tous et toutes, telle qu’elle avait été instaurée depuis 1956, à la suite de l’appel de l’Abbé Pierre.

 

L’Assemblée a fait un premier pas car la mesure ne sera plus automatique et ce sera au juge de supprimer le bénéfice de la trêve hivernale.  Mais cela n’empêchera pas que des expulsions aient lieu en hiver.
Le Ministère de l’intérieur est opposé au rétablissement de trêve hivernale, et il n’a rien à faire de jeter des familles des malades, des handicapés dans la rue, en plein hiver, car ce qui importe le plus à ses yeux, est de défendre les propriétaires…

 

Artistes, musicienEs, squatteurs, personnalités, précaires, militantEs, Mal logés, Sans logis, responsables associatifs ou syndicaux, citoyenEs indignéEs que l’on expulse en hiver, se joindront à cette manif festive.

 

Nous sommes nombreux à demander aussi :

  • La baisse des loyers
  • L’arrêt des expulsions,
  • Le respect et l’application des lois pour les mal logés (Loi DALO, Loi de réquisition, Droit à l’hébergement …)
  • La taxation  de la spéculation immobilière et foncière
  • La réalisation massive de vrais logements sociaux …
  • La restitution par les banque des 120 milliards d’euros prélevés sur le Livret A et l’épargne populaire, afin de financer la construction des HLM, et des actions d’intérêt général

Marche anti LOPPSI

Suite à réunion unitaire contre la LOPPSI 2 et à l’occasion du passage en seconde lecture de la loi inique au Sénat :

rdv le samedi 15 janvier 2011 à 14h30 au métro Odéon, à côté de la statue de Danton, pour une marche autour du Sénat

 

D’ici là, informez-vous et contactez vos sénateurs : à Paris il y en a 12 : http://www.senat.fr/senateurs/sencir.html#c615

Plus d’infos : http://antiloppsi2.net/

 

LOPPSI 2 : ils soldent nos libertés !

Le projet de « loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure » (dite « LOPPSI 2 ») s’inscrit dans un contexte d’inégalités et de régressions sociales majeures. Fourre-tout législatif, sécuritaire et illisible, ce texte annonce un nouveau modèle de société. Populations pauvres et précarisées, jeunes, militants ou internautes sont spécialement visés, mais toute la population est concernée car  ce projet marque un recul général des libertés individuelles.

Répression des populations ciblées  :
Expulsion en 48h et sans  contrôle du juge de tous occupants d’habitats hors norme (tente, cabane, caravane, yourte, mobile home, maison autoconstruites, bidonville, bus ou camion aménagé  …) sur terrain public ou privé, et destruction de leur habitat ; Contrôle accru sur les prestations sociales et obligation pour les travailleurs sociaux de faire de la délation ; vente à la sauvette et vente de métaux sont pénalisées ; expulsion immédiate des transports en commun …
Face aux difficultés sociales d’un nombre croissant de familles,  un « couvre-feu » pour les mineurs de 13 ans,  une extension du « contrat de responsabilité parentale », un renforcement du contrôle administratif des mineurs délinquants et une procédure de comparution immédiate devant le tribunal pour enfants sont  prévus…

 

Fichage et vidéo surveillance généralisés :
Les fichiers de police et de gendarmerie actuels, truffés d’erreurs, incontrôlables et, de fait, incontrôlés sont reconduits, étendus et interconnectés. Les personnes innocentées resteront fichées.
La LOPPSI 2 systématise l’espionnage de l’espace public : toutes les entreprises privées pourront installer des caméras aux abords de leurs établissements et les préfets le long des manifs ; la police pourra avoir accès en direct aux images captées par les caméras dans les hall et parties communes d’immeubles ; les images de vidéosurveillance publique pourront être exploitées par des entreprises privées agréées par le Préfet ; dans certains cas, des logiciels de reconnaissance faciale automatique seront utilisés pour identifier les sujets…

Durcissement du droit pénal :
Confiscation automatique du véhicule ; peines-planchers de six mois à deux ans d’emprisonnement dès la 1ère infraction en cas de violence ; bracelet électronique sur décision administrative pour les sans-papiers ; pénalisation des chahuts lors de la réunion des instances électives ; nouvelles périodes de sûreté de 30 ans ; dispositions visant à augmenter le nombre de « doubles peines »…

Pouvoirs policiers accrus :
Filtrage et censure de sites internet ; renforcement des pouvoirs de la police municipale; instauration d’un vague « Conseil national des activités privées de sécurité » qui entérine et annonce la privatisation croissante de la sécurité ; création d’une milice suplétive, dîte « réserve civile », de 200 000 gendarmes et policiers à la retraite, et étudiants, rémunérés…

La LOPPSI 2 est la 11e loi exclusivement répressive depuis 2002. Elle s’appuie sur le sentiment d’insécurité sociale qui s’étend à chaque remise en cause des droits sociaux pour tous.

Cette loi nous prépare une société du contrôle, fondée sur la tension et la stigmatisation. Elle concrétise le fantasme de l’ennemi intérieur et assimile tout acte de contestation à une atteinte de l’Etat. Elle affaiblit la prévention et les garanties judiciaires. Examinée au Sénat à la mi-janvier, elle pourrait rentrer en application au printemps 2011.

Cette loi menace nos libertés et aggrave l’injustice sociale, elle doit être retirée ou abrogée !

Mobilisons nous partout :
Si tu ne t’occupes pas de la LOPPSI 2, elle s’occupera de toi !
MANIFESTATIONS le 15 janvier

1er Signataires : Advocacy, AFVS, AITEC, Bagagerue, CDSL, Col. anti LOPPSI Toulouse, Col. Soupe ref Diois, DAL, Fédération des Arts de la rue, FSU, HALEM, Intersquat Paris, Jeudi noir, Libre Accès, MRAP, Mouv. Objecteurs de croissance,  Nomades et citoyens en Mouvement, Privacy, RéSEL, RESF, SNPES-PJJ/FSU, SNUClias/FSU, SNEPAP FSU, SUD santé sociaux, SUD éducation, Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature, Union Syndicale Solidaire, USP, Vie et Habitat choisi …
Ainsi que : Alternatifs, Europe Écologie les Verts, NPA, MJS, Parti de Gauche , PCF, PCOF …

Sacré Coeur

samedi 18 décembre · 14:00 – 18:30

SUR LES MARCHES DE LA BUTTE MONTMARTRE DEVANT LE SACRE COEUR

MARCHES DU SACRE COEUR
Paris, France

MOBILISATION GENERALE ARTISTIQUE ET PACIFIQUE:

NON A LOPPSI 2 :

ALLEZ LES PARISIENS, BANLIEUSARDS ET AUTRES:
A TOUS LES ARTISTES DE RUE GEEKS SALTIMBANQUES .JONGLEURS RROMS MUSICIENS DISEUSES DE BONAVENTURE PUNK TIPPI YOURTES SQUATEURS MAQUILLEUSES ROULOTTES TRAVELEURS TEUFEURS CLOWNS…… ET J’EN OUBLI

A TOUS LES CITOYENS-CITOYENNES
TOUT LE MONDE EST CONCERNE
C’EST NOTRE LIBERTE QUI EST TOUCHE
NE RIEN DIRE C’EST LAISSER LA PORTE OUVERTE A LA DICTATURE
A TOUS CEUX QUI SONT CONTRE LOPPSI LA LOPSA
CETTE LOI NE PASSERA PAS PAR MOI

RDV 14H SUR LES MARCHES DU SACRE COEUR DE MONTMARTRE DANS LA JOIE ET LA BONNE HUMEUR
DEGUISEZ VOUS MAQUILLEZ VOUS QUE CE SOIT HAUT EN COULEURS
VENEZ AVEC DES BANDEROLES ANTI LOPPSI
VENEZ AVEC DES BANDEROLES ANTI LOPPSI
VENEZ AVEC DES BANDEROLES ANTI LOPPSI
VENEZ AVEC DES BANDEROLES ANTI LOPPSI

Bambam Prod

Triste fin de la Comète

Paris, samedi 4 décembre 2010

Triste fin de notre belle histoire, la Comète 347 est partie en flammes hier en fin d’après midi. La cause est inconnue.
Le chat est mort.
20 ans de travail et d’archives perdus ainsi que le matériel et les outillages des personnes qui avaient leurs affaires sur place.
Nous sommes en vie, personne n’a été blessé.
Nous sommes très heureux de tout ce qu’on a pu faire et partager avec vous grâce à ce lieux. Vos soutiens ces dernières semaines à nos efforts pour se faire reloger nous ont vraiment fait chaud au coeur et ont eu un réel impact. Nous espérons que ça ne s’arrêtera pas là.
Les traces de la Comète resteront longtemps avec nous et nous espérons qu’elles resteront avec vous aussi.

M

Permanence médicale

Vous pouvez venir ou envoyer des personnes qui en ont besoin (avec ou sans couverture médicale)
à la PERMANENCE MEDICALE Médecins du Monde (médecin généraliste et infirmières)

La Petite Rockette, 6 rue Saint Maur (métro 9 Voltaire)

Tous les JEUDIS de 14h à 18h. (fermeture exceptionnelle les jeudis 16 et 23 décembre 2010)

Pour toute demande médico-sociale, voir ce document qui donne les horaires et les spécialisations des consultations de Centre d’Accueil de Soins et d’Orientation (CASO) de MDM avenue Parmentier.

 

www.lapetiterockette.org

NON à la LOPPSI

Les 63 signataires de l’appel « LOPPSI 2 : Pas en notre nom » (voir liste ci-dessous) vous invitent à une réunion de coordination le mercredi 15 décembre à 19h à la Bourse du travail, 3 rue du Château d’eau, Paris 10è, M° République

Discussion en 2ème lecture à l’Assemblée Nationale de la Loi d’Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure : du mardi 14 décembre 2010 au vendredi 17 – Vote le mardi 21 décembre

 

loppsi c’est quoi ? :

A l’heure où le Gouvernement est attaqué de toute part sur sa politique répressive et raciste à l’égard des Roms, des gens du voyage et en règle générale, des populations précaires, il fait adopter en force l’article 32 ter A de la LOPSSI 2 à l’encontre des habitants de bidonvilles, d’habitations de fortune, de campements de sans abris comme dans le bois de Vincennes, et également à l’encontre de personnes ayant choisi d’habiter caravanes, roulottes, camions, tipis, yourtes, auto et éco-constructions.

Toute construction sans permis de construire, comme il en existe beaucoup dans les DOM TOM pourrait aussi tomber sous le coup de cette procédure d’exception, car une construction sans permis est « illicite ». Cette procédure menace également les squatters : le Ministère de l’Intérieur a annoncé son intention de l’étendre aux occupants de locaux lors de la deuxième lecture à l’Assemblée Nationale.

Plus d’info :

http://www.droitaulogement.org/loi-loppsi-2-article-32-ter-a.html

http://clej.blog.free.fr/public/pdf/LOPPSI2-synthese.pdf

http://www.halemfrance.org/

http://www.laquadrature.net/fr/loppsi-a-lassemblee-rejetons-la-censure-du-net

http://lenigloencolere.over-blog.com/article-loppsi-2-le-gouvernement-fait-la-guerre-aux-mal-lotis-60825935.html
http://www.ladepeche.fr/article/2010/11/30/959680-Loppsi-2-la-loi-qui-alarme-le-Droit-au-logement.html
http://torapamavoa.blogspot.com/2010/12/vivre-dans-des-camions-yourtes.html

 

A l’occasion du début de la discussion en 2ème lecture à l’Assemblée Nationale de la Loi d’Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure (LOPPSI 2 – La 1 a été combattue par une poignée…), les 55 organisations signataires de l’appel « LOPPSI 2 : Pas en notre nom » à l’initiative du Collectif Liberté Egalité Justice (CLEJ) vous invitent à une conférence de presse / réunion publique, le lundi 22 novembre à 14h30, place Edouard Hériot, derrière l’Assemblée Nationale.

Organisations Signataires :
Assemblée citoyenne des originaires de Turquie,  Act-Up Paris,  Association des Tunisiens en France (ATF), Collectif “Non à la politique de la peur”,  Confédération syndicale des familles (CSF),  Droit au Logement (DAL),  Droit Solidarité,  FASTI,  FCPE, Fondation Copernic,  Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), GISTI,  Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées (GENEPI),  Habitants de logements éphémères et mobiles (HALEM),  InLibroVeritas, Inter LGBT, Intersquat Paris,  Jeudi Noir,  IRIS (Imaginons un réseau Internet solidaire), La Quadrature du Net,  Libre Accès,  Ligue des droits de l’Homme (LDH),  MACAQ,  Mouvement de la Paix,  Privacy France,  RESEL (Réseau Stop aux expulsions de logement),  SNJ-CGT,  Solidaires unitaires démocratiques – santé/sociaux (SUD santé/sociaux), Syndicat de la magistrature (SM),  Syndicat des avocats de France (SAF),  Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESUP/FSU),  Syndicat national de l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire (SNEPAP/FSU),  Syndicat national des personnels de l’éducation et du social – Protection judiciaire de la jeunesse (SNPES-PJJ/FSU),  Syndicat national unitaire des collectivités locales, de l’intérieur et des affaires sociales (SNUClias/FSU),  Union Juive Française pour la Paix (UJFP),  Union syndicale de la psychiatrie (USP),  Union syndicale Solidaires,  UNSA EDUCATION,  VECAM,
Partis politiques: Cap 21, Europe Ecologie/Les Verts, Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE), Gauche Unitaire, Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti communiste des ouvriers de France, Parti communiste français (PCF), Parti de gauche, Parti socialiste…

Paris : Des squats en sursis… et un festival en survie

http://www.rue89.com/rues-de-paris/2010/11/13/ce-week-end-fou-derniere-175815

 

Paris : Des squats en sursis… et un festival en survie

Funeste mois d’octobre pour les squats parisiens. La Marquise et le Gros Belec ont tous deux été expulsés. Cynique hasard du calendrier : ces espaces autogérés s’apprêtaient à faire le plein de manifestations artistiques à l’occasion du Festival des Ouvertures Utiles.

Le local industriel était désaffecté depuis plus de huit ans. Le 107 rue du Chemin Vert (XIè) se retrouve à nouveau vacant pour une durée indéterminée. Les membres du collectif Curry Vavart avaient obtenu quatre jours pleins pour plier bagage. Les valises sont bouclées depuis vendredi dernier.

Les squatteurs occupaient, sans droit ni titre, un immense bâtiment de 2700 m2 depuis le 15 février 2010. Ils ont donc été délogés le 29 octobre à l’aube, dans le calme. La préfecture de police a dépêché une centaine de CRS pour faire appliquer une implacable décision de justice. Et ce, à 48h de l’épineuse trêve hivernale. Malgré l’absence de tout projet confirmé ou imminent pour leur bien, les propriétaires, une SCI familiale, n’ont rien voulu entendre.

Insensibles à la pléthore d’activités artistiques qui fleurissaient dans leur hangar abandonné : créations pluridisciplinaires, répétitions, spectacles, ateliers, débats ou projections de films d’auteur. Terrain d’expérimentation et foisonnante pépinière de talents, le Gros Belec était aussi un lieu de vie et de rencontres. Au total, une quinzaine de personnes y résidaient en communauté, dont la mascotte : un bébé de 10 mois.

Déjà contraints en début d’année d’enterrer le Bœuf 3 (XXè), Curry Vavart retourne aujourd’hui à la case suspens. Privée de QG, l’association ne désarme pas pour autant. Loin de là. « On s’est débrouillé dans l’urgence pour héberger tout le monde chez des amis. La suite est simple : on cherche un autre endroit modulable pour poursuivre et fédérer nos projets », clame Vincent Prieur, co-fondateur et chargé des relations publiques. Ce jeune plasticien milite pour « l’application de la loi de réquisition des logements vides ». Un texte voté en 1945 et tombé dans les oubliettes.

Un « baptême du FOU » entre espoir et désarroi

Moins d’une semaine avant la fermeture du Gros Belec, c’est la Marquise qui avait subi le même sort. Les forces de l’ordre ont défoncé la porte et fait usage de gaz lacrymogènes.

Jeudi Noir, ardent défenseur des mal-logés, avait réquisitionné cet hôtel particulier, niché au cœur de la très chic place des Vosges (IVè), en octobre 2009. Une somptueuse bâtisse du XVIIè siècle, « oubliée » depuis 45 ans.

Sa propriétaire, une femme de 88 ans, a gagné son bras de fer. Inflexible, la cour d’appel de Paris a ordonné une expulsion sans délai, assortie du versement d’indemnités d’environ 80 000 euros pour les squatteurs. Au nom de l’atteinte au droit de propriété.

Résultat : étudiants et précaires redécouvrent la rue, endettés, et la Marquise doit annuler sa participation au Festival des Ouvertures Utiles.

Dans ce contexte, la 6è édition du FOU a pris ses quartiers sur Paris et la proche banlieue. Bon an mal an, cette « potion contre la sclérose culturelle » bat son plein dans quatorze sites alternatifs, illégaux, tolérés ou conventionnés et, par nature, éphémères.

Des bulles de liberté vectrices de lien social comme le Jardin d’Alice (XVIIIè), le Loft ou la Petite Rockette (XIè). En apparence, l’heure est à l’effervescence et la bonne humeur. Les organisateurs misent sur le soutien du public et la programmation éclectique, étalée sur trois semaines.

Un savant dosage de concerts de rock industriel, expositions de peinture abstraite, performances burlesques, shows de jonglage surréalistes, théâtre de rue farfelu, diffusions vidéos iconoclastes, murs de graff subversifs ou expressions poétiques citoyennes. A retenir notamment : un vibrant hommage aux femmes artistes rendu au Carrosse (XXè).

« Une invitation à la folie, à la passion, à l’ouverture de brèches dans la réalité et la grisaille quotidienne » écrit l’Intersquat.

Toutefois, le réseau informel voit l’avenir s’assombrir en Europe : « Après l’Allemagne et la Hollande, la France prend des mesures antisquat, radicales et sécuritaires. Avec la loi Hortefeux Loppsi 2, le préfet peut expulser sans jugement, contre l’avis du propriétaire ou à sa place, de plein gré ou de force et sans obligation de relogement. Même propriétaire, vous pourrez être amené à quitter votre habitation si celle-ci est jugée insalubre, dangereuse ou portant atteinte à la tranquillité publique. Sur la base de ces critères, n’importe quel lieu risque l’évacuation en 48h ».

Même constat d’inquiétude pour Yabon, coordinateur du Carosse : « Je suis catastrophé. La Marquise et le Gros Belec étaient deux des meilleures adresses de Paris, tenues par des équipes exemplaires. Loin des clichés. C’est une régression, le symbole du mépris et de l’incompétence de la Mairie. Ils avaient les moyens d’intervenir mais quand il faut se mouiller… L’idée, c’est d’exiler les artistes ? Qu’on s’y trompe pas, ce climat de tension n’incite personne à baisser les bras. Au contraire, il renforce notre détermination !»

Mais que fait l’Hôtel de Ville ? Priorité au bling-bling ?

Déclarations d’intentions, désirs de régularisation ou construction d’ateliers, la Mairie de Paris semble armée de bonne volonté pour préserver la place de l’art vivant dans la cité.

L’adjoint de Bertrand Delanoë en charge de la Culture, Christophe Girard, répète à l’envie les moyens faramineux déployés pour le 59 Rivoli ou le fantomatique 104.

En mai 2009, le conseil municipal, heureux possesseur de lieux inoccupés(104), avait même réaffirmé son souhait de les mettre à disposition des groupes de squatteurs. Depuis ? Rien ou presque. Les artistes restent confrontés à des loyers exorbitants et à la pénurie d’espaces disponibles. Et forcés de mener, tambour-battant, une mini-guérilla urbaine pour s’exprimer.

Pourtant, depuis les années 80, ces nomades revendiqués ne réclament « ni places ni prébendes, juste une forme de tolérance : exister dans les interstices de la ville, occuper temporairement ses friches, vivre au plus intime des quartiers, sans être attaqués, traînés en justice, vilipendés » (manifeste de la Miroiterie).

Héritiers contestataires de la Cour des Miracles, les squats sont devenus des zones tampons, des laboratoires pirates et multiformes qui contribuent à restaurer le dynamisme, en vertigineuse perte de vitesse, d’une Ville Lumière assagie. Loin de cette reconnaissance méritée, les cultures populaires naviguent en eaux troubles. Plus que jamais…

Guillaume GOMIS

Pour envoyer un signe fraternel à Joachim Gatti :

http://jesigne.fr/pourjoachimgatti

 

Mercredi 8 juillet 2009 à Montreuil-sous-Bois, « Joachim Gatti, un réalisateur de 34 ans a reçu une balle de flashball en plein visage alors qu’il manifestait pour soutenir des squatteurs expulsés.
Il a perdu un œil du fait de la brutalité policière. »

Stéphane Gatti

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Candybox expulsé

Évacuation ou Prétexte à une expulsion sans procédure,

sans relogement ni dignité ?

Le 30 avril un arrêté du Préfet de Police de Paris aurait été affiché sur les murs de trois bâtiments sis 10/12 rue de Candie et 161 rue du Faubourg Saint-Antoine, 75011 Paris que le collectif CANDYBOX occupe en partie depuis janvier 2009. Cet Arrêté stipule le départ immédiat de tous les occupants et précise que le concours de la Force Public pourra y procéder. Étrangement, cet Arrêté ne concerne pas l’entreprise « Rennote » pourtant situé au premier étage d’un des trois immeubles.

Mardi 5 mai 2009 à 7 H, le collectif CANDYBOX (occupant sans droit ni titre), un locataire (loi 1948) ainsi que trois autres locataires (ayant signé une Convention d’Occupation Temporaire jusqu’au 15 septembre 2009), ont été expulsés, sans qu’aucun n’ait été personnellement prévenu.

Cette évacuation d’urgence a pris la forme d’une expulsion se déroulant dans des conditions inacceptables, violentes et comportant de nombreux dysfonctionnements. Une évacuation n’est pas une expulsion ! Les portes ont été défoncées à 7 H du matin, les occupants ont été sommés de quitter les lieux au plus vite et ont été interdit d’utiliser leurs téléphones même pour appeler leurs avocats ; l’inventaire des biens et effets a été fait en à peine deux heures par un seul huissier alors que les bâtiments de plus de 500 m2 contenaient les affaires, œuvres d’art, meubles et outils de travail des vingt permanents du collectif (dont dix logements) et du locataire loi 1948. Seul les occupants des logements (9 personnes) étaient présents. Les dix autres occupants prévenues à 7 H 30 (en cachette) s’étant présenté sur place n’ont pas été autorisés à récupérer leurs affaires ou d’en faire l’inventaire alors qu’ils se sont présentés à de multiples reprises aux forces de l’ordre. De plus nous avons constaté une différence flagrante de traitement selon le statut des occupants (sans titre et sous convention d’occupation temporaire et sous Bail loi 1948). Rapidement mis dehors, les occupants ont été conviés à quitter les lieux sans proposition de relogement.

« Pas d’expulsion sans relogement » selon Mme Boutin il y a quelques mois, c’est donc une obligation de proposer aux personnes évacuées un relogement d’urgence et temporaire. Si le bâtiment abandonné depuis plus de sept ans comporte les réels dangers évoqués celui-ci aurait du être consolidé ou rapidement démoli. Or, les dispositions prise dans la journée n’ont té que de murer le bâtiment …Les occupants ne demandent que la consolidation du bâtiment la réintégration des locaux.

Il faut ajouter que l’état des lieux fait par les architectes et techniciens de la Préfecture de Police n’a été effectué que visuellement, sommairement, sans document ou expertise à l’appuie, ni mise en place de mesures de mise en sécurité.

Est-ce que cet arrêté disant que les occupant courrait un danger n’était en fait que le prétexte à une expulsion sans procédure ni débat public puisque nous discutions avec certains de nos élus de la signature d’une convention d’occupation temporaire jusqu’au premier coup de pioche.

Présentation de l’intersquat

 

BREF HISTORIQUE

 

L’ »intersquat  » existe un peu partout, en Europe et en France. Mais force est de constater que les différentes initiatives se sont souvent heurtées à d’inévitables embûches. Les chartes, la structuration (hiérarchisation…), l’institutionnalisation, l’instrumentalisation et la récupération (personnelle, politique ou répressive) des initiatives et des lieux sont autant d’enjeux sensibles.

Difficile donc de se démarquer et d’éviter de s’auto piéger. Pour évoluer vers un dispositif plus souple, plus fluide et mieux adapté aux différents projets des acteurs (citadins ou ruraux), il faudra pourtant savoir contourner les obstacles.

Parfois créés autour d’axes politiques (autonomes, anarchistes, libertaires, autres…), artistiques ou sociaux, ces expérimentations ont connues des échecs, et de belles réussites.

L’EXPERIENCE PARISIENNE

 

En 2005, les personnes, les acteurs de différents lieux ou collectifs parisiens et d’Ile de France se sont rencontrés autour de certaines valeurs :

– le respect de chaque entité, de ses choix organisationnels et identitaires. En bref, l’acceptation de la singularité de chacun (squat, lieux de création, de production artistique ou culturelle, subventionnés ou non, groupes informels, collectifs hors les murs …)
– La libre adhésion à l’inter squat. Chacun conservant l’entière maîtrise de son rythme et de ses objectifs.
– Le refus de tout dogme, de toute domination. Le dénie de toute hiérarchie.

Ce qui a permis de :

– mutualiser nos expériences et connaissances (en matière de droit, de politique locale ou sociale, d’organisation…) sur l’évolution d’un lieu, depuis son ouverture jusqu’à sa fermeture.
– nous connaître les uns les autres, pour être plus performants et solidaires face aux difficultés parfois rencontrées
– cerner les problèmes, les besoins, les objectifs de chacun : notre place dans la cité (et ailleurs!).
– Penser à la création d’un réseau régional, puis français et regarder un peu vers nos amis européens pour mettre en commun les objectifs personnels et collectifs d’acteurs locaux, nationaux et supranationaux.

 

L’OUVERTURE EUROPEENNE

 

En 2008, nous avons réalisé deux FOU (Festival des Ouvertures Utiles), en mai et octobre. Nous avons également rencontré le squat 123 à Bruxelles. Enfin, une équipe est allée visiter un lieu à Rome, une autre à Barcelone et à Berlin. Nous nous sommes réunis et avons travaillé en commun, toujours dans le respect de nos valeurs communes et individuelles.

 

PROJET ROME

 

L’objet de ce texte est de nous permettre de créer un festival européen des lieux de vie, squats et autres collectifs associatifs, 16-17-18 octobre 2009 à ROMA (Italia). C’est suite à notre visite à Rome en novembre dernier que l’idée d’organiser un rassemblement, en partenariat avec nos amis italiens s’est formé.

 

Le but de cette rencontre est de consolider un réseau européen, qui aurait pour objectifs :

– De connaître et de comprendre les différents contextes sociaux et politiques de nos pays respectifs.
– De favoriser la circulation des personnes, des idées et des moyens.
– De permettre une harmonisation, un partage et une mutualisation des outils à mettre en œuvre notamment face à la montée irréversible du National Libéralisme, la production croissante de « dommages sociaux économiques » collatéraux ou de l’éradication de citoyens autogérés « gêneurs et dérangeants ».
– De faire émerger les politiques ascendantes culturelles, sociales ou de santé, pour permettre aux personnes et aux collectifs d’interpeller les pouvoirs en place pour que les Etats-Unis d’Europe ne soient pas une prison blanche et inhumaine.
– De créer un moment de production artistique, un festival de network, une occasion pour se confronter sur la scène internationale et représenter ses propres expériences et productions.

Concrètement, un groupe de travail s’est constitué pour l’organisation et la réalisation de cette rencontre européenne.

Nous souhaitons dans un premier temps prendre contact avec le maximum de lieux en France et en Europe pour :

– Expliquer notre mode opératoire
– Proposer aux différents collectifs, réseaux ou squats de participer à l’organisation et à l’animation de la prochaine rencontre de Rome

Ces données seront la base de notre organisation pour le festival européen. Il devrait s’articuler autour de quatre pôles :

– Organisation de forums et ateliers, créations de textes et outils
– Organisation des scènes et lieux de production artistique
– Gestion matérielle et administrative
– Communication avant, pendant et après ce premier festival interactionniste.

 

L’experience Parisienne

En 2005, les personnes, les acteurs de différents lieux ou collectifs parisiens et d’Ile de France se sont rencontrés autour de certaines valeurs :

  • le respect de chaque entité, de ses choix organisationnels et identitaires. En bref, l’acceptation de la singularité de chacun (squat, lieux de création, de production artistique ou culturelle, subventionnés ou non, groupes informels, collectifs hors les murs…)
  • La libre adhésion à l’inter squat. Chacun conservant l’entière maîtrise de son rythme et de ses objectifs.
  • Le refus de tout dogme, de toute domination. Le dénie de toute hiérarchie.

Ce qui a permis de :

  • mutualiser nos expériences et connaissances (en matière de droit, de politique locale ou sociale, d’organisation…) sur l’évolution d’un lieu, depuis son ouverture jusqu’à sa fermeture.
  • nous connaître les uns les autres, pour être plus performants et solidaires face aux difficultés parfois rencontrées
  • cerner les problèmes, les besoins, les objectifs de chacun : notre place dans la cité (et ailleurs!).
  • Penser à la création d’un réseau régional, puis français et regarder un peu vers nos amis européens pour mettre en commun les objectifs personnels et collectifs d’acteurs locaux, nationaux et supranationaux.

C’est quoi ça?

 

Le site de l’Intersquat est né avec le désir de mutualisation des squats de Paris.
Le principe étant de créer une plateforme d’échange et d’ouverture, co-construite par les acteurs de l’Intersquat.

Ce site a pour vocation première de renforcer les liens entre les différents collectifs, de développer des outils communs mais aussi d’assurer une large visibilité à tous les squats désirant y participer.

 

Amour et Conspiration,
L’équipe Intersquat.

 

Projets liés :

 

 

– globenet.org 

Association au service des associations ; accès à internet sans abonnement.

Fourniture d’accès, Hébergement de sites, Hébergement de serveurs, Mise à disposition de bande passante.

 

– libreacces.org

Libre Accès est une coopérative de soutien au mouvement artistique des licences de libre diffusion ayant pour objectif de fournir un cadre économique juste assurant une bonne rémunération des artistes.

 

– no-log.org

Accès à internet sans abonnement et serveur mail.

 

– dogmazic.net

La musique libre sur internet. Association de promotion et de soutient aux créations musicales indépendantes.

 

– lemondedesbaronsperches.com

le Moulin des Barons Perchés, association oeuvrant pour une culture populaire, conviviale et de proximité.
Résidence d’artistes au vert.